Valérie.A est infirmière au sein d’un CAMSP, un centre rattaché à l’hôpital, qui reçoit des enfants de la naissance à six ans, présentant des troubles du développement. Depuis deux années, Valérie accompagne ces enfants, par groupe de trois, au sein de l’atelier de peinture qu’elle a initié.
Pour rejoindre l’atelier de Valérie, l’enfant doit être en capacité de comprendre une consigne simple. Valérie a été formée à la méthode du Geste de peindre et je suis chargée de sa supervision par le CAMSP. Valérie en fait la demande chaque année. Au mois de septembre et de juin, je lui rends visite. Je m’assois dans son atelier, j’observe, j’écoute et si besoin, je co-anime avec Valérie. Après, nous reprenons ensemble les points à travailler, comme cette fois-ci :
– L’arrivée de l’enfant. Bien marquer les temps.
– La prise de la feuille de papier et son installation, précise.
– Engager l’enfant dans une démarche de libre expression.
– Donner de l’attention à chacun dans le groupe, sans préférence.
– Canaliser l’enfant qui veut se rouler par terre ou quitter la séance.
– Lui donner la motivation et le faire revenir à l’action.
– Résister à l’idée de tout expliquer à l’enfant.
– Utiliser le langage non verbal et les gestes.
– Valoriser discrètement la progression et pile au bon moment.
– Savoir proposer à l’enfant d’arrêter sa peinture ou de la continuer.
– Lâcher prise sur la tenue parfaite de la « table à couleurs », qui reste un outil.
Avant le matériel, c’est l’humain qui compte. L’enfant attend votre énergie, votre attention et votre affection authentique.
Enfin, Valérie me demande: « Que dire aux parents pour présenter mon projet ? Qu’adviendra t-il des tableaux de l’enfant, si hélas, il part dans un IME ou dans une autre structure ? »