Les étudiantes de Paris 8

T’as déjà peint, toi ? est un projet qui explore les initiatives artistiques en banlieue

Après le web-documentaire Charenton sur Toile, tourné à l’Atelier de Charenton, ce projet se poursuit avec un podcast en format court. Inès, Louise et Margot, trois étudiantes en communication, partagent leurs souvenirs et réflexions sur la peinture, croisant leurs regards entre divergences et similitudes.

Un web-documentaire sur l’Atelier de Charenton

Un jour en 2024, trois étudiantes de l’université Paris 8-Vincennes réalisent un reportage vidéo et photo à l’Atelier de Charenton dans le cadre de leur projet étudiant. Elles créent alors un web-documentaire intitulé Charenton sur Toile, qui explore la pratique de la peinture à l’Atelier. Ce projet universitaire sur la création artistique en banlieue leur vaut une excellente note de 16/20.

Un podcast convivial sur l’expérience de la peinture

En parallèle, les étudiantes produisent un podcast, T’as déjà peint, toi ?. Sous forme de dialogue et de questions-réponses, elles échangent sur leurs expériences avec la peinture depuis l’enfance. Cette initiative s’inscrit dans la collaboration de l’Atelier avec des étudiants en journalisme et communication, qui documentent ses activités.

Une ouverture à l’international

En 2023, une équipe de tournage sud-coréenne, mandatée par le ministère de la Culture de Corée du Sud, a également réalisé un reportage à l’Atelier de Charenton.

Une approche innovante de l’enseignement artistique

Ces collaborations permettent à l’Atelier de Charenton de faire rayonner son approche de la créativité, centrée sur la liberté d’expression et l’absence de jugement, lorsqu’on peint en collectif. L’Atelier attire ainsi l’attention des médias et des étudiants, qui contribuent à faire connaître sa méthode d’enseignement artistique bien au-delà des frontières de Charenton-le-Pont.

Un podcast de Louise, Margot et Inès

Place aux chevalets, aux palettes et aux tubes de gouache ! Le temps de quelques minutes, Inès et Margot se remémorent à tour de rôle leurs différentes rencontres avec le troisième art. Inès, originaire de banlieue parisienne, et Margot, de Paris intra-muros, discutent des divergences comme des ressemblances dans leur approche du domaine.

Loin du chahut de la cour de récré, j’étais seule devant ma toile, et ma seule préoccupation était de laisser libre cours à mon imagination.

Découvrez l’échange des étudiantes

Voici la transcription intégrale du fichier audio :

  • Inès: Tu as déjà peint toi ? Je m’appelle Inès, j’ai 21 ans et je viens du Val de Marne et je suis en compagnie de Margot. Margot, est-ce que tu peux te présenter ?
  • Margot: Donc moi c’est Margot, j’ai 19 ans et j’habite à Paris.
  • Inès: Du coup Margot, est-ce que tu as déjà peint toi ?
  • Margot: Bah je me souviens quand j’étais petite, j’étais très exposée aux pratiques artistiques notamment en maternel et en primaire. J’avais des ateliers de peinture plusieurs fois par semaine au centre de loisir. Et toi, tu as déjà peint ?
  • Inès: Écoute, finalement, j’ai fait la rencontre de la peinture un petit peu tard dans ma jeune vie. Je pense que la première fois où j’ai peint un peu sérieusement, ça remontait au collège avec les fameux cours d’art classique. En fait, dans mon établissement, on était obligé de rendre un projet par mois et le matériel nous était fourni. Donc naturellement, quand on pense art, on pense peinture. Et donc, pour certains de mes projets, j’ai décidé de m’orienter vers l’acrylique, la gouache, l’aquarelle et cetera. Puis avec le temps, j’ai pris goût et j’ai acheté mon propre matériel chez moi. Et de temps en temps, je me suis mise à en faire de mon côté. Mais au final, j’ai jamais pris de cours ou quoi.
  • Margot: Ah ouais ? Pourquoi ?
  • Inès: Bah dans ma banlieue tout est un peu éloigné donc déjà il n’y avait pas énormément de cours aux alentours et pour le peu qu’il en restait en général ils étaient vite remplis donc si tu ne prenais pas à l’avance malheureusement il fallait soit que tu attendes l’année d’après, soit attendre un désistement potentiel et en vrai j’étais pas assez déterminée dans ma pratique on va dire pour que tout le temps devoir surveiller au jour près quand est-ce que les inscriptions commençaient pour au moins avoir une chance de prise quoi.
  • Margot: Ben tu vois ça m’étonne pas. C’est vrai que nous à Paris l’accès à l’art est vraiment très facile. J’ai beaucoup de connaissances qui ont déjà pris des cours de peinture, c’est vachement répandu, je trouve et puis même vers chez moi, donc j’habite dans le marais, il y a beaucoup de galeries d’art et de musée. Donc je suis un peu entourée par tout ça. Trop bien, ça devait être pratique. Et donc quand tu étais petite, tu te sentais comment quand tu peignais ?
  • Margot: Bah j’aimais beaucoup ces petits moments quand j’étais plus jeune, ces moments calmes loin du chaos de la cour de récré. J’étais seule devant la toile et ma seule préoccupation étant de laisser libre cours à mon imagination. C’était une sensation très agréable et rien que d’en parler, ça me donne envie de m’y remettre. Et toi ?
  • Inès: Alors là, c’est drôle parce que vraiment pareil, ça va peut-être paraître un peu cliché ce que je vais dire, mais à chaque fois que j’ai pu peindre dans ma vie, c’était limite une expérience catartique. C’est-à-dire que même si c’était pas forcément sur des sujets personnels, quand je peignais, c’était toujours reposant. Ouais. Ce que je veux dire de tout ça, c’est du repos, je pense, de l’apaisement. En fait, tu peux vraiment t’exprimer mais sans avoir trop à réfléchir. Juste tu fais, tu peins et derrière tu as aucun compte à rendre. C’est juste toi et ta toile quoi. Enfin, comme tu as dit en vrai. Et nous ne sommes pas les seuls à se sentir comme ça puisque récemment nous avons pu recueillir des témoignages de peintre en herbe à l’atelier de Charenton. En voici quelques-uns.
  • Peintre de l’atelier de Charenton: Ce qui me plaît dans la peinture, c’est l’expression de la créativité et particulièrement en fait le jeu avec la matière, utiliser le la peinture, le dosage avec l’eau et et la peinture et puis l’application sur le papier avec le pinceau et réussir en fait à transcrire ce qu’on ressent, ce qu’on a en tête sur à travers le dessin et à l’atelier de Charenton, c’est euh c’est vraiment l’expression libre.
  • Inès: Si jamais ces témoignages ont suscité votre curiosité, vous pouvez en apprendre davantage sur l’atelier de Charenton au sein de notre web documentaire, également présent sur le site web Border Arts. Et bien merci Margot de nous avoir accordé un peu de ton temps.
  • Margot: Et bien merci à toi Inès de m’avoir accueilli. C’était super sympa.
  • Inès: Et merci à vous de nous avoir écouté chers auditeurs. Mais avant de nous quitter, une dernière petite question. Et vous, Avez-vous déjà peint ?

Ecoutez le podcast

Voici le podcast, en cliquant vous pouvez l’écouter :
https://on.soundcloud.com/utQAgwqvtcEEFXdG8

Générique du podcast

Un podcast de Louise Bonthomas, Margot Atrissi, et Ines Boukhlouf

Voix:
Margot Atrissi
Inès Boukhlouf

Mixage:
Louise Bonthomas

Crédit musical:
« Dix » de Hicham Chahidi

Extrait utilisé:
« Charenton sur toile » – Webdocumentaire réalisé par Margot Atrissi, Louise Bonthomas et Inès Boukhlouf

Durée: 4m04

Mise en ligne: 21 avril 2024